Bonjour,
Maintenant que l’été est terminé, que la rentrée est passée et que l’automne s’installe doucement, il est temps que je revienne poser quelques mots par ici.
Les vacances sont passées vite - incroyable mais vrai, j’ai lu tous les livres dont je vous avais parlé la dernière fois (et mis à part Les jours mauves que j’ai vraiment pas aimé, c’était globalement une bonne pioche), j’ai retrouvé mon coin de Bretagne favori (et frais cette année encore), j’ai fait un tour en Ardèche pour la première fois (et là -bas je me suis gorgée de soleil tel un petit tournesol), j’y ai fait du canoë, aussi pour la première fois et tout ça était chouette, mais me paraît désormais tellement loin…
Mais cet été a aussi été le théâtre de mes questionnements autour de la maternité. J’ai continué à (re)lire des choses et surtout à écouter mille et un podcasts, à réfléchir (trop aux yeux de certain‧aines) et puis, finalement, à prendre une décision. Enfin je crois.1
J’ai fini par décider que ce serait peut-être chouette de faire cette expérience-là , de la vie, à deux (ou plutôt à trois). On pourrait croire que finalement en arriver à cette conclusion m’apporterait de l’apaisement, mais… c’est mal me connaître.
Dans les grandes lignes, ça a l’air simple, de faire un enfant. Et après avoir réfléchi à la question pendant si longtemps, on s’attend presque à ce que ça marche du premier coup. Et puis en fait, le temps passe…
Comme je suis une véritable control freak (on peut le dire) j’ai donc continué mes lectures et mes écoutes, en les orientant vers tout ce qui était fertilité. J’ai appris plein de choses, comme l’existence de la glaire cervicale et de son rôle essentiel quand on est en désir de grossesse (ou pas d’ailleurs)2 et finalement, je me suis rendue compte que j’ai passé de nombreuses années sans vraiment connaître le fonctionnement de mon corps.3
Sauf que maintenant, je guette le moindre signe, le moindre symptôme, je note tout sur mon application de suivi de cycle (je me suis même offert un abonnement annuel) et ça me rend parfois un peu chèvre. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai cru dur comme fer être enceinte cet été, alors qu’en fait mes règles sont arrivées comme prévu…
Depuis, je tente de lâcher davantage prise, même si une fois passée mon ovulation, ce n’est pas toujours évident de ne pas y penser du tout. Parce qu’au fond, ce n’est pas une course, on commence tout juste nos essais et ça nous permet encore de goûter à la liberté d’une vie sans enfant… Mais, parce que j’ai fêté mes 35 ans cette année, j’ai l’impression de ne pas avoir de temps à perdre.
Alors je prépare ce projet avec sérieux, à coups de vitamines, de compléments alimentaires, d’observations et de seed cycling, en espérant mettre toutes les chances de notre côté. Mais je me sens un peu seule, et finalement, c’est ça le cœur du sujet que je voulais aborder avec vous.
Je trouve que cette période, où on espère avoir un enfant4, n’est pas une période dont il est facile de parler. Il me semble qu’évoquer le désir (ou non désir) de maternité est entré dans les mœurs, on parle aussi davantage du post-partum, et même l’infertilité qui mène à la PMA est un sujet qu’on ne cache plus autant qu’avant et tant mieux, évidemment.
Mais on annonce rarement (sauf à ses plus proches parents et amis) qu’on commence à essayer de faire un enfant. C’est trop intime sans doute et l’annoncer c’est peut-être aussi s’exposer aux questions, aux remarques, quand l’enfant tarde à arriver. Pourtant, c’est une période remplie de doutes, d’attente, de peurs et de questions (enfin pour moi en tout cas et je doute être la seule) et se sentir libre d’en parler ça apporterait peut-être du soulagement, pour peu d’avoir un entourage bienveillant prêt à offrir une oreille attentive (sans donner de conseils non sollicités).
Et l’intime est politique, ne l’oublions pas, alors pourquoi ne pas partager davantage durant cette période entre-deux, où on espère, où on doute, avec plus ou moins d’intensité ?
Alors moi les doutes, les peurs, je les partage ici avec vous, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur, quant au reste, on verra bien où cette histoire nous mène…
Comme il est déjà beaucoup trop tard à l’heure où je vous écris, je ne vais pas partager de recommandations culturelles cette fois-ci - promis, il y en aura sans doute la prochaine fois !
En attendant, je vous renvoie vers mon dernier Bilan Culturel, partagé sur Instagram, ça pourra vous donner des idées quand même, d’autant qu’il est assez récent.
Je vous souhaite un beau dimanche - et si cette newsletter résonne en vous, n’hésitez pas à me laisser un petit mot, c’est toujours chouette d’échanger avec vous ! ♡
Je suis d’une assurance folle comme vous le voyez, hem.
Je passe beaucoup de temps sur le site Emancipées et ses différents réseaux sociaux, c’est une belle ressource je trouve !
Et ça me rend d’autant plus zinzin que la charge contraceptive se trouve sur nos épaules quand on apprend qu’on est fertiles 72 jours par an, à peine. Suis-je la seule à avoir grandi avec une forme de non-éducation qui disait (grosso modo) qu’on pouvait tomber enceinte n’importe quand ? Je grossis un peu le trait de mon ignorance passée, mais à peine…
Ce choix sémantique - espérer plutôt qu’essayer - me semble plus positif, et d’ailleurs c’est depuis que j’ai lu ce post sur Instagram que j’essaie d’employer plutôt ce terme.
Coeur sur toi ma soeur <3 et comme ton titre le dit très bien, l'intime est politique, alors s'autoriser une libération de la parole (pour ce sujet comme tant d'autres) c'est assez vital je pense.
Merci à toi d’avoir le courage d’en parler. Si tu ne l’as pas déjà , je te recommande « Trois mois sous silence » qui parle surtout du début d’une grossesse et cette injonction de ne rien dire, de subir dans le silence le trimestre qui est souvent le plus dur dû aux maux, et pire en cas de grossesse interrompue. Je trouve que c’est un peu la même chose pour la conception… c’est encore trop tabou, mais peut-être est-ce pour se protéger des questions et conseils non-sollicités, comme tu le dis ? D’ailleurs est-ce qu’il y a de vrais statistiques sur le temps que cela peut prendre de tomber enceinte ? Personnellement, ça nous est arrivé au bout de quelques mois et je comprends la frustration quand les règles sont finalement là 😒
Et je suis tellement d’accord avec toi qu’on ne nous apprend rien sur notre corps… Encore plus qu’on nous « impose » la contraception alors que les hommes peuvent enfanter tous les jours de l’année 😒