Bonjour,
Wow. Presque trois mois sans vous écrire, et que d’émotions durant ces dernières semaines. Je sais à peine par où commencer, ni de quoi vous parler exactement, tant j’ai de choses à penser depuis tout ce temps - et j’ai parfois du mal à mettre de l’ordre dans tout ça.
Peut-être qu’il suffit de commencer par le début ?
Je vous l’ai dit dans ma dernière newsletter, fin août : j’ai déménagé pendant mes vacances, j’ai quitté mon sixième arrondissement chéri, pour un appartement plus grand, plus lumineux, dix-sept kilomètres plus loin, en banlieue parisienne.
C’était éprouvant et je ne garde pas un très bon souvenir de la semaine passée à faire des cartons en pleine canicule1, tout en (re)découvrant à quel point nous avions tiré profit du moindre centimètre carré d’espace pour y ranger des choses (beaucoup trop de choses). Et puis deux jours avant le déménagement, j’ai appris, contre toute attente, que j’étais admissible à l’oral du concours que je préparais depuis le début de l’année. Joie, panique, fierté… mais d’abord : déménager, remettre notre ancien appartement au propre et rendre le nouveau un minimum habitable.
Comme je n’avais absolument rien révisé durant l’été2 j’ai donc passé le moindre temps libre du mois de septembre à travailler d’arrache-pied. Après tout, je ne pensais pas être admissible, alors autant tout faire pour tenter d’avoir ce fichu concours…
Long story short : j’ai passé l’oral début octobre, terriblement stressée, j’en suis sortie sans trop savoir ce que ma prestation valait et deux semaines après, bim badaboum, j’ai appris que j’étais admise.
À l’heure où je vous écris, soit presque un mois après, j’ai encore du mal à réaliser que j’ai eu ce concours pour-de-vrai - le sujet a tant hanté mes jours et mes nuits pendant quasiment un an, ça fait tout bizarre de ne plus avoir à y penser (pour le restant de mes jours). Je suis très heureuse d’avoir réussi ce concours, je me sens aussi très chanceuse de n’avoir eu à le passer qu’une fois, mais maintenant : what next ?
D’abord je vais m’évertuer à habiter mon nouvel appartement, moi qui ai eu longtemps la sensation d’y vivre seulement (avec mes révisions, beaucoup de cartons sont restés fermés un long moment). Beaucoup de dépenses, beaucoup de temps passé à comparer des meubles et pas mal d’impatience aussi.
Et justement, maintenant, il faudrait que je dompte ma frénésie intérieure. Voyez-vous, en obtenant ce concours, j’ai l’impression d’avoir coché la case du gros objectif de vie qu’est “trouver un travail qui me plaît” et qu’il me reste plein d’autres gros objectifs de vie à cocher, mais que le temps presse.
Ça paraît sans doute un peu ridicule de se dire ça, à bientôt 35 ans, mais en vérité, je ne pensais pas mettre autant de temps à réaliser quoi faire de ma vie, alors que faire si tout le reste prenait aussi trop de temps ?
C’est d’autant plus paradoxal que je suis quelqu’un qui se laisse beaucoup porter, je ne prévois pas grand chose longtemps à l’avance et d’expérience, cette façon de vivre m’a apporté de belles surprises, de jolies rencontres et une vie globalement heureuse. Et pourtant, ces derniers temps je me demande si le temps de l’insouciance quant à l’avenir n’est pas révolu.
Quitter ma vie parisienne amplifie ce sentiment, évidemment. J’ai vécu plus de quinze ans à peu près dans le même quartier, j’ai vécu plusieurs vies à Paris, sans trop me soucier du lendemain, imaginant vaguement qu’un jour tout ça prendra fin, mais sans en imaginer les contours précis.
J’ai perdu une partie de mes repères ces dernières semaines et m’interroge beaucoup sur la suite des évènements. Autant vous dire que c’est assez tumultueux dans mon esprit en ce moment, alors que je ne rêve que de ne penser à rien, de passer des journées lovée sous un plaid, à lire avec un chat sur les genoux…
Chaque soir je disais un peu adieu à l’un des bons temps de ma vie. Je savais que je le regretterais.
Colette3
Des choses que j’ai aimé lire et regarder
Je ne peux pas terminer cette newsletter sur une note aussi dramatique, alors je partage avec vous quelques uns de mes derniers coups de cœur culturels !
📚 Depuis que je ne passe plus une heure par jour dans les transports, je lis beaucoup moins (et ça me chagrine un peu) mais j’ai tout de même quelques livres à vous conseiller.
Tout d’abord une BD, La Marche Brume, de Stéphane Fert, un premier tome d’un conte écologique et féministe, où l’on suit les aventures d’une ogresse et de sorcières, dans un monde sombre et dangereux… J’apprécie beaucoup le travail de Stéphane Fert (dans Blanc Autour ou Peau de Mille Bêtes notamment) et j’ai beaucoup aimé ce premier tome à la fois drôle et sombre, totalement séduite par le dessin (mais aussi le scénario) encore une fois.
Le dernier livre que j’ai lu s’inscrit lui aussi dans un monde fantastique, mais bien moins sombre… Il s’agit de Legends & Lattes, de Travis Baldree, un roman de cosy fantasy (oui ça existe maintenant) où l’on suit les aventures de Viv, une orque qui souhaite se reconvertir, laisser tomber les missions dangereuses et les combats, et ouvrir son propre coffee shop.
Dit comme ça, l’histoire peut paraître un peu étrange, mais écoutez, ce mélange de fantasy et de descriptions de cinnamon buns a tout à fait fonctionné sur moi, alors peut-être que ça vous plaira aussi !
J’ai aussi renoué avec le genre du polar historique avec La Muse Rouge de Véronique de Haas, qui mêle habilement intrigues politiques réelles des années 1920 avec une enquête policière totalement romancée, le tout avec Paris en toile de fond, rappelant quelque peu la série des Nicolas le Floch de Jean-François Parot (que j’aime beaucoup).
🎬 Au cinéma, j’ai vu plusieurs films qui m’ont plu dernièrement et c’est toujours assez plaisant de faire une bonne pioche comme ça.
Il y a tout d’abord Second Tour, le dernier film de (et avec) Albert Dupontel où ce dernier campe un candidat à l’élection présidentielle, tandis que Cécile de France interprète une journaliste qui trouve qu’il n’est pas très net… J’ai beaucoup aimé ce film que j’ai trouvé drôle, engagé et mélancolique à la fois, peut-être pas aussi marquant que Adieu les Cons, mais dans lequel on retrouve la poésie propre à Albert Dupontel.
J’ai été assez surprise de lire des critiques assez acerbes (notamment sur Letterboxd, que j’utilise assez peu au demeurant) alors à vous de voir !
L’autre film qui m’a particulièrement plu ces derniers temps c’est Le Syndrome des Amours Passées, dont j’avais beaucoup vu la bande-annonce au ciné et qui a été en tout point le film auquel je m’attendais, and more, à savoir : fantasque et loufoque.
On y suit un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfant et qui, pour y remédier, se voit conseiller d’avoir de nouveau une relation sexuelle avec chacun‧e de leurs ex-amant‧es. Le synopsis peut sembler totalement farfelu, mais le film n’a rien de graveleux, au contraire, il est plein de drôlerie et de poésie, tout en parlant avec beaucoup d’intelligence du couple et de la notion de famille. J’ai aussi trouvé les acteurs et leurs dialogues drôlement chouettes !
Je vous le recommande chaudement et vous laisse avec la bande-annonce, peut-être qu’elle vous donnera autant envie de le voir que moi à l’époque.
Auparavant j’avais aussi vu Reality, très bien, prenant et bien interprété, Yannick, drôle et absurde, et Entre les Lignes, sensuel et touchant - je vous les recommande tous, même s’ils sont tous très, très différents les uns des autres !
📃 Et puis juste d’autres choses que j’ai lues et aimé récemment… Notamment cet article qui parle du temps qui passe et qui fait tout de même pas mal écho à mes pensées actuelles. C’est parfois rassurant de se dire qu’on est pas seul‧es dans nos réflexions.
J’aime beaucoup aussi la forme du NaNoWriMo de Pauline cette année qui partage tous les jours (ou presque) à ses abonnés (payants) de sa newsletter de courts textes qui donnent corps à des personnages d’un de ses projets d’écriture.
Et c’est tout pour cette fois parce que j’avoue que j’ai un retard monstre sur mes lectures de newsletter et autres, à force de passer du temps à faire du repérage de meubles (ou de réviser)…
Sur ce, je vous laisse, et à priori, je ne devrais pas mettre trois mois à vous écrire la prochaine fois ! J’espère que cet automne vous apporte de la douceur, parce que quoi de mieux que de rester bien au chaud quand dehors tombe la pluie et souffle le vent ?
Bon dimanche et à bientôt !
Notre appartement de la rue Bonaparte avait une belle vue, mais était, comme beaucoup de vieux appartements parisiens, très mal isolé et sous les toits de surcroît, alors autant vous dire qu’on a eu très chaud chaque été.
Ce qui est totalement déconseillé dans tous les manuels de préparation aux concours, évidemment.
À propos de ses dernières représentations sur scène. Moi cette citation m’a fait penser à mes derniers soirs à Paris, parce que je suis vraiment trop dramatique, mais aussi sûrement, parce qu’en quittant ma vie parisienne, j’ai définitivement l’impression d’avoir dit au revoir à ma jeunesse. (trop dramatique, toujours)
Et alors, ce concours, raconte-nous, c'est lequel pour faire quoi ?? Encore bravo !!
Encore bravo pour le concours <3 Une chose à la fois c'est frustrant, surtout pour l'amenagement, mais un jour tu regarderas autour de toi et te te rendra compte que tout aura été fait !