Bonjour,
Êtes-vous encore là ? Il faut dire que ça fait bien longtemps que je n’ai pas pris le temps d’écrire par ici (vous comprendrez vite pourquoi). Mais tout d’abord : bonne année ! Techniquement, je suis encore dans les temps, alors j’espère que cette année (qui a déjà commencé avec une actualité morose - c’est le moins qu’on puisse dire) vous apportera tout de même plein de belles choses, du temps pour vous et les vôtres, de belles découvertes et puis (soyons fous) de l’espoir.
Inutile de faire durer le suspens (qui n’en est plus vraiment un si vous me suivez par ailleurs - Instagram et Bluesky principalement de nos jours), la raison pour laquelle je ne vous ai pas écrit avant c’est que… je suis enceinte ! Ironiquement d’ailleurs, au moment où j’écrivais (avec une pointe d’impatience, au sujet de la maternité et de l’attente) ma dernière newsletter, je ne le savais pas encore, mais je l’étais déjà (enceinte).
À vrai dire, durant ces trois, quatre, derniers mois, j’ai longuement hésité à annoncer la chose plus tôt. J’avais lu Trois Mois sous Silence, qui m’avait été recommandé, et j’étais totalement en phase avec les propos du livre (que je vous conseille fortement, que vous vouliez des enfants ou non d’ailleurs) qui, grosso modo, dénonce le tabou qu’il y a autour des trois premiers mois de grossesse, alors qu’il s’agit souvent d’une période éprouvante à de nombreux égards.
Ayant lu le livre, j’aurais voulu appliquer ses enseignements et annoncer publiquement ma grossesse avant. Mais j’ai fini par le faire pile quand j’ai atteint les trois mois, sur Instagram, le jour de Noël. Il faut croire que se défaire des habitudes et injonctions qui pèsent sur nous (les femmes) n’est pas si simple… Ceci étant dit, mes proches (et plus proches collègues) ont été très vite au courant et je ne peux même pas imaginer un monde dans lequel j’aurais gardé la nouvelle secrète aussi longtemps.
Parce que mine de rien, c’est long trois mois. Et trois mois d’un début de grossesse, je m’en doutais un peu, mais c’est pas la période la plus fun, disons.
Pourtant, je m’estime assez chanceuse après tout : j’ai été nauséeuse au point de ne pas réussir à avaler grand chose (le soir pour ma part), mais j’avais un médicament (hors de prix et non remboursé mais ceci est une autre histoire…) qui me permettait de grandement limiter ces nausées en journée et je n’ai pas vomi une seule fois. J’ai été très fatiguée (au point de faire la sieste en rentrant du travail) mais j’ai tout de même pu vivre assez normalement et même continuer à faire un peu de sport comme j’en avais pris l’habitude. Certains aliments ne passaient plus, mais c’était à la marge, et mon odorat (déjà assez performant depuis que j’ai arrêté de fumer il y a quelques années) est devenu un super-odorat ce qui n’était pas forcément une bénédiction quand mes collègues mangeaient du poisson par exemple.
Le plus étrange, je crois, c’était de vivre dans cet entre-deux où effectivement, mon corps était en pleine fabrication d’un petit être humain (et c’est pas rien) mais mon esprit, lui, était encore dubitatif : vraiment, là je suis enceinte ?! Ça me semblait si irréel, et d’autant plus je crois parce que c’était quelque chose de caché, dont il ne fallait pas vraiment parler encore et à peine reconnu1.
Je vous en parle au passé, mais en réalité, ça me semble toujours parfois (souvent) irréel. C’est bizarre non ? Mais je crois que d’après mes échanges avec celles qui sont passées par-là aussi, je suis loin d’être la seule à ressentir ce drôle de sentiment d’incrédulité. Je me dis souvent que “quand je sentirai l’enfant bouger, là, obligé que ça me paraîtra plus vrai” ou “quand j’aurai vraiment un gros ventre” mais… je ne suis pas même pas sûre de moi.
À l’heure où je vous écris, il me semble enfin ressentir du mouvement, c’est léger, et j’y prête particulièrement attention quand je m’endors, mais je reste pleine de doutes, toujours saisie de cette étrangeté.
En revanche, depuis que la peur de vivre une fausse couche s’est éloignée (une ombre qui a plané sur les trois premiers mois), je me sens bizarrement plutôt sereine et pas aussi anxieuse que je ne peux l’être en temps normal.
Évidemment, parfois je me dis, avec une pointe de panique, qu’il va falloir qu’on investisse dans plein de choses d’ici fin juin, et que bon “il serait peut-être temps de commencer” mais fidèle à moi-même, la seule chose que possède déjà cet enfant, ce sont des livres.
J’ai emprunté plein de livres sur la grossesse à la bibliothèque, mais c’est finalement mon compagnon qui les lit le plus je crois, j’écoute peut-être même moins de podcasts sur la parentalité qu’avant d’être enceinte et me contente des mises à jour quotidiennes des deux applications de grossesse que j’ai installées sur mon téléphone. Bref, toujours en train de vivre au jour le jour, du moins pour l’instant.
J’ai investi dans quelques fringues de grossesse, j’ai des envies d’organiser les choses, de ranger, de faire des listes, mais je ne me presse pas. Comme souvent, je me laisse porter…
Je ne sais pas trop si c’est par peur de faire face à la réalité (notre quotidien va être sacrément chamboulé et il faut qu’on s’y prépare) ou par confiance en moi, en nous. Peut-être que c’est un mélange des deux ? Et c’est aussi parce que ça me paraît encore loin. La temporalité d’une grossesse est vraiment étrange à appréhender : ça passe vite et lentement à la fois2.
Finalement, avant d’être enceinte, on s’imagine un tas de choses. Par exemple, je pensais que je serais du genre à noter les moindres changements, qu’ils soient physiques ou psychologiques, mais j’ai assez peu écrit sur mon carnet ces derniers mois (et pas du tout ici, comme vous l’avez constaté). Si je suis effectivement à l’affût du moindre changement physique, je documente très peu les choses (et ça m’étonne de moi).
Et puis je m’attendais à mille et une manifestations de grossesse, mais mis à part quelques douleurs ligamentaires et quelques désagréments digestifs occasionnels, je n’ai (pour l’instant) pas d’envies alimentaires particulières, ni de troubles du sommeil ni de cheveux particulièrement soyeux. Sans doute parce que tout se fait beaucoup plus doucement qu’on ne se l’imagine.
Bref, à l’image de ce texte que j’écris comme il me vient, je vis cette grossesse à un rythme plutôt tranquille, mais avec toujours une belle dose d’incrédulité (je m’arrête parfois dans ma journée pour me dire que wow, mon corps est en train d’en fabriquer un autre et que c’est incroyable) - peut-être que d’ici quelques semaines ça sera encore différent ? What a ride.
Pas de bilan pour 2024 ?
C’est vrai que chaque année (je crois ?) je me suis prêtée au jeu du bilan de l’année, retraçant dans les grandes lignes tout ce que j’avais vécu et découvert les mois précédents, une manière (surtout) pour moi de me souvenir de certaines choses qui m’étaient sorties de la tête et d’alimenter une sorte d’archive personnelle.
Pour tout vous avouer, j’ai une flemme immense de réaliser un vrai bilan, mais parce que je ne suis pas à une contradiction près, je vais quand même revenir un petit peu sur cette année 2024…


En relisant ce que j’avais écrit l’an dernier en guise de bilan, j’abordais l’année plutôt sereinement - l’année précédente avait été tellement stressante pour moi (car consacrée à mon concours) que je n’aspirais à rien d’autre qu’un quotidien tranquille. Et quand je pense à 2024, je crois qu’on peut dire que cette mission a été accomplie.
Certes, beaucoup de lectures et de questionnements autour de la parentalité pour bousculer un peu le quotidien3, mais ce dernier a été fait de chouettes découvertes, de lectures, de bons repas entre amis ou en amoureux, de quelques belles balades et oui, globalement, d’une douce tranquillité.
C’était aussi la première année complète de vie extra-muros (ça se dit ça ?) et si je suis contente d’avoir gagné en temps de trajet entre chez moi et la bibliothèque, je suis aussi régulièrement retournée à Paris, hanter mon ancien quartier, voir ma sœur ou des amies, faire quelques expos, retourner dans mes librairies favorites ou tout simplement passer mes fins de semaine à l’UGC des Halles. Je mentirais si je disais que la vie à Paris ne me manquait pas du tout, mais je m’y suis faite, je crois.
Je n’ai pas beaucoup voyagé l’an dernier - un week-end à Lille avec des amis, quelques séjours en Normandie dans la nouvelle maison où vivent mes parents, des vacances en Bretagne (comme toujours) et en Ardèche (où j’ai fait du canoë pour la première fois, et j’ai bien aimé !) et un séjour à Chambéry pour faire la connaissance de ma nièce. C’était chouette, mais c’est vrai que j’aimerais bien faire quelques escapades cette année avant qu’on soit trois…
Mais l’année dernière aura surtout été l’année où j’ai davantage repris en main mon corps et ma santé. J’ai réalisé une opération des yeux pour me débarrasser de ma myopie (et je me demande encore pourquoi je n’ai pas sauté le pas avant) et j’ai consulté une diététicienne pour la première fois de ma vie.
Rien de très drastique n’en a découlé, mais je me suis mise à faire un peu de sport régulièrement, à faire un peu plus attention à mon alimentation (qui était déjà plutôt équilibrée, mais j’ai pris quelques nouvelles habitudes) et globalement, à me sentir mieux dans ma peau. J’ai perdu un petit peu de poids mais surtout, j'ai été fière (et étonnée) de mes (tout petits) progrès sportifs qui m’ont permis de me muscler un peu. Et je crois que ça a contribué à réduire significativement mes maux de tête qui ont presque disparu depuis. Bref, pas de métamorphose incroyable, mais tout de même, je suis contente d’avoir intégré de nouvelles (saines) habitudes à ma vie !
Côté culture, j’ai quand même lu 85 livres l’an dernier (comme quoi, même sans mes 2h de RER, j’ai réussi à beaucoup lire !) et vu 68 films, dont 36 au cinéma (il y a toujours un film par an que j’ai tellement aimé que je retourne le voir une deuxième fois, et en 2024 c’était Challengers) et mon meilleur souvenir ciné aura été de revoir la trilogie du Seigneur des Anneaux en version longue sur grand écran (quel banger).
Je me suis aussi acheté un vélo, fait beaucoup de câlins à mes chats, mangé pas mal de pizze, enfin acheté des rideaux pour nos fenêtres, je suis allée cueillir des jonquilles en forêt, découvert de nouveaux jeux de société, j’ai enfin terminé Hogwart’s Legacy (mais assez peu joué aux jeux vidéo par ailleurs), cueilli des fruits et légumes (et c’était très satisfaisant), je me suis mal occupé de mes plantes (ma si belle calathea n’a pas supporté de ne plus être parisienne je crois) et suis retournée voir Nothing but Thieves en concert. Among other things.


Une chouette année, assez tranquille, comme une respiration avant le grand plongeon dans 2025 qui promet d’ores et déjà d’être bouleversante (évidemment).
À ce titre, j’ai quelques envies pour l’année qui arrive, mais sachant qu’un nouveau rôle m’attend, je ne sais pas trop ce que ces envies deviendront…
J’aimerais mieux m’organiser, parce que je crois qu’à force de me laisser porter dans la vie, j’ai un peu délaissé mon organisation personnelle. Ce n’est pas (en soi) une mauvaise chose je crois, mais avec un enfant à venir, je sens qu’un retour à un peu plus d’organisation ne me ferait pas de mal… C’est un peu vague, mais ça ira de mieux trier mes photos sur mon téléphone à recommencer à mieux planifier nos repas de la semaine par exemple.
Continuer à faire un peu de sport, justement après la naissance de cet enfant. (Peut-être essayer la course à pied un jour ?)
Aller faire quelques week-ends (ou séjours plus longs) avec mon amoureux, mais aussi avec ma sœur, avant que la vie change tout à fait.
Peut-être songer sérieusement à passer le permis de conduire ?
Et puis j’ai toujours envie de lire de chouettes livres, découvrir de beaux films, faire de jolies escapades, passer du temps avec mes proches et pouvoir dormir tant que je peux… mais je crois surtout que 2025 va me surprendre !
C’est sur ces pensées que je vous quitte pour cette fois. J’espère que vous passez un joli début d’année (malgré tout) et vous dis à la prochaine !
La déclaration de grossesse officielle se fait à peu près à la fin des trois premiers mois, comme si toutes les semaines précédentes ne comptaient pas.
Mais heureusement que ça dure neuf mois, il me faudra au moins ça pour réaliser pleinement je crois.
Et ce n’était pas toujours confortable de se poser autant de questions, d’autant que même si on est arrivés à la conclusion que vous connaissez maintenant, impossible d’être 100% sûrs de nous concernant cette question. J’essaie d’être en paix avec ça, mais ce n’est pas toujours très évident.
♥️♥️♥️
Encore toutes mes félicitations Yasmine, je suis très heureuse pour toi et je te souhaite que cette nouvelle vie à venir te soit la plus douce et jolie possible ❤️